ECOPAD, un projet d'expérimentation franco-belge
Interreg V ECOPAD 'La voie vers l’agro-écologie : plateforme de collaboration transfrontalière pour le maraîchage et les légumes d’industrie'
Les ennemis des cultures ne connaissent pas de frontières. Les struc tures d'expérimentation légumière de Belgique et du nord de laFrance ont décidé d'en faire autant. Sept partenaires sont ainsi associés au sein du projet ECOPAD pour gagner en efficacité et améliorer la pro teetion des cultures. l'UNILET participe à ce programme et travaillera en particulier sur l'alternariose de la carotte.
Qu'ils soient français ou belges, les pro ducteurs de légumes frais ou d'indus trie ont un besoin constant d'évolution et d'adaptation technique pour pérenni ser leur activité et s'intégrer dans l'agri culture de demain. Face à ce constat, 7 partenaires de recherche appliquée et de développement agricole de France, Wallonie et Flandre se sont regroupés au sein d'un programme nommé.
« ECOPAD, la voie vers l'agro-écologie : plateforme de collaboration transfronta lière pour Ie maraÎchage et les légumes d'industrie ».
Ce programme s'inscrit dans un projet « Interreg » plus vaste, qui vise à déve lopper la coopération territoriale euro péenne. Démarré au 1er octobre 2016, il se déroulera sur 4 ans et aboutira fin 2020. Le territoire bénéficiant d'un soutien se situede part et d'autre de la fron tière franco-beige, en Wallonie et en Flandre ainsi que dans les Hauts-de France, la Marne et les Ardennes, ce qui n'empêche pas d'échanger au-delà.
Objectif : proteetion intégrée
Le projet ECOPAD s'articule autour des trois principes majeurs de la proteetion intégrée des cultures : prévention, observation, action.
Concernant les méthodes de prévention, il s'agit de développer de nouvelles références et des techniques innovantes sur interculture ou les cultures associées, d'évaluer l'intérêt d'introduire des espèces végétales favorables à la biodi versité dans les espaces agricoles, de travailler sur la gestion des déchets, d'identifier des tolérances ou résis tances variétales.
Le travail sur les outils d'aide à la déci sion se concentre quant à lui sur :
- les méthodes de détection de la mouche mineuse des alliacées, de la drosophile sur fraisier et de Phytophtora cryptogea, champignon responsa bie de pourritures lors de la conserva tien et du forçage de l'endive;
- la validatien des modèles de prévision des risques d'alternariose de la carotte et de mildiou de l'oignon.
Enfin, différents moyens de Jutte directe seront évalués : Jutte physique, substances naturelles et agents biologiques (contre la drosophile et la mouche mineuse des alliacées). L'efficacité de ces techniques sera testée en laboratoire etfou sur Ie terrain, avec pour objectif de faciliter la diffusion et l'utilisation de nouvelles solutions par les producteurs.
Un volet sur l'alternariose de la carotte
Pour les légumes d'industrie, les travaux porterent essentiellement sur l'alterna riose de la carotte. Au cours des deux premières années, l'objectif sera d'éva luer la sensibilité des variétés vis-à-vis de cette maladie. Les variétés étudiées sont les mêmes des deux cötés de la frontière : il s'agit des principales varié tés de grosses carottes à destination de la transformation (9 au total}, cultivées en France et en Belgique. Afin de déter miner Ie plus objectivement possible leur comportement, Ie même lot de semences sera réparti entre les diffé rentes stations d'essais.
Le Carah, Ie PCG et I'UNILET ont partagé et harmonisé leurs méthodologies afin de mettre au point un protoeale d'étude commun. Les variétés seront ainsi observées à 3 moments différents : en début d'infestation c'est-à-dire dès les premières folioles touchées, en phase épidémique, et à la récolte de manière à mesurer l'impact du pathogène (en pourcentage de surface foliaire détruite).
Le partenariat permet d'augmenter Ie nombre de sites d'essais et de diversifier les conditions agro-climatiques. Ainsi Ie programme transnational permettra d'améliorer la fiabilité des résultats et de caractériser plus rapidement les variétés.
Dans un deuxième temps, les travaux porterent sur la mise au point d'itinéraires de protéction adaptés en fonction des différences de sensibilité. Dans ce cadre, un modèle de prévision des risques d'alternaria sera utilisé.
Un programme soutenu par l'Europe
La mise en reuvre transfrontalière des études s'applique d'ores et déjà très concrètement : les partenaires définis sent ensemble les calendriers de réalisa tion et les protocoles, avec des observa tions et des suivis communs. Certains volets seront intégralement réalisés conjointement, d'autres seront menés par l'un des opérateurs au profit de I'en semble des partenaires (ex : synthèse bibliographique initiale).
Le montant total du programme révu de 1 300 000 € est cofinancé à hauteur de 50% par Ie FEDER (Fonds européen de développement régional).
Les résultats des études seront commu niqués au fur et à mesure de !'avance ment des travaux sous différentes formes : des visites, des publications et newsletters, un séminaire, des réunions techniques, des conférences de presse et une pochette de fiches techniques qui sera diffusée aux producteurs de la zone transfrontalière.
Mickaël LEGRAND
LEGRAND Mickaël, Unilet infos, octobre 2017, n° 157: page 22-23.